Ecrivain et académicien, Erik ORSENNA se définit comme un « promeneur professionnel ». Il a fait plusieurs fois le tour de la planète pour étudier l’impact de la mondialisation sur les matières premières. Tout d’abord le coton, puis l’eau, enfin le papier qui est l’objet d’un livre « Sur la route du papier. Petit précis de la mondialisation ».
A l’occasion de l’évènement « Transformation digitale : le monde change, nous aussi » organisé par Locarchives le 08 juin 2017, il évoque les grandes ruptures et mutations en cours autour de l’eau, la santé et la démocratie à l’heure de la mondialisation, et les questions et enjeux qu’elles soulèvent.
L’eau, qui constitué 80 % du corps humain, est indispensable à la vie. Elle est fragile et difficile à transporter. Mississipi, Nil, Brahmapoutre… chaque situation géographique est spécifique, ce qui implique de gérer l’eau bassin par bassin, en tenant compte de la géographie, plutôt que de vouloir appliquer une méthode globale.
A l’heure de la mondialisation, de la pression démographique et de la concentration des populations dans les villes, la maîtrise de l’eau est un enjeu crucial pour les pays, comme en témoigne le rapport de force entre l’Egypte et l’Ethiopie pour le contrôle du Nil Bleu, ou encore entre le Nord et le Sud de la Chine. De nouvelles technologies existent, qui permettent par exemple le dessalement de l’eau de mer, mais leur utilisation nécessite de l’énergie.
Il y a encore 10 ans, les installations gigantesques productrices de CO2 n’étaient pas rares. Aujourd’hui les maires sont en capacité de choisir leur réseau de distribution via des installations décentralisées de plus petite taille et respectueuses de l’environnement. Et, dans certains cas, le citoyen peut produire lui-même son énergie grâce au numérique, ce qui diminue l’échelle géographique. De consommateur nous devenons de plus en plus consommacteur, même si nous ne nous rendons pas compte à quel point nous sommes des enfants gâtés à disposer d’une eau de qualité en permanence juste en ouvrant un robinet.
Attention toutefois ! La planète se venge… « Une planète dit : ça ne va pas, j’ai chaud. L’autre lui répond : ne t’en fais pas, j’ai connu ça, c’est l’espèce humaine, ça passera. »
Aujourd’hui, près de 45 agglomérations dans le monde dépassent 10 millions d’habitants. Emploi, services, animation… les humains sont attirés par les villes, et celles-ci ont besoin d’eau…
Le rapport de force entre états et villes s’inverse. Les états sont fragilisés par les guerres : terrestres, économiques et sociales, tandis que les villes deviennent de plus en plus fortes et autonomes. Quand les Etats Unis se retirent de l’accord sur le climat, ce sont les entreprises, et surtout les villes, qui prennent le relais car elles sont directement impactées par le dérèglement climatique et ont conscience des enjeux et des opportunités.
Un pays ne se limite pas aux populations des villes et à l’entre soi des gens dynamiques. En France par exemple, 25 millions de personnes vivent en dehors des métropoles. Comment inclure ces populations ? Faut-il faire comme à Singapour, qui ne s’occupe que de la partie riche de sa population ?
Revenons à l’eau : est-il préférable d’ouvrir une nouvelle usine de production, ou de réhabiliter les réseaux de distribution dont les fuites sont de 70 % en moyenne ? Parlons concrètement : la seconde option n’attire pas les journalistes, et les travaux perturbent le quotidien des habitants. Un élu devra faire preuve d’un réel sens de l’intérêt général pour privilégier l’action à long terme, qui ne sera potentiellement visible qu’après son mandat, plutôt qu’une action très visible à court terme.
La démocratie n’est-elle pas par nature prisonnière du court terme ? Comment la réconcilier avec le long terme ?
Le numérique est sans conteste la prochaine grande rupture, en particulier avec le big data et l’intelligence artificielle.
De plus, il impacte désormais directement le biologique. Les évolutions de la génétique permettent de supprimer un gène qui produit des dérèglements pour le remplacer par un autre. Des progrès rapides sont liés au big data car l’effet de nombre permet d’analyser des cohortes significatives de malades en peu de temps.
La médaille a aussi son revers… avec ces techniques, l’homme manipule l’adn, avec des conséquences inconnues à ce jour.
Notre monde actuel, de plus en plus complexe, connait des tensions très fortes. Il fait peur à ceux qui ne maîtrisent pas les codes et fascine ceux qui ont les moyens de s’y retrouver.
Erik ORSENNA – Académicien
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